Confiance et familiarite

Problèmes et alternatives
Par Niklas Luhmann
Français

Pour décrire les sociétés modernes il faut prendre en compter deux changements structurels interdépendants : la diversification et la particularisation croissantes du familier et du non familier ; le remplacement progressif du danger par le risque, c’est-à-dire par la possibilité de dommages futurs pouvant résulter de nos actions ou de nos omissions, possibilité que nous avons à prendre en considération. S’il en est ainsi, nos actions rationnelles exigent, comme une évidence, que nous prenions des risques ; et prendre des risques implique, dès lors que d’autres sont impliqués, de risquer sa confiance. Mais, s’il en est ainsi, nous sommes susceptibles d’entrer tôt ou tard dans un cercle vicieux : ne pas risquer sa confiance, perdre ses possibilités d’action rationnelle, perdre la confiance assurée dans le système, etc., ce qui nous rend d’autant moins préparés à risquer notre confiance. Nous pouvons alors continuer à vivre mais avec un nouveau type d’anxiété vis-à-vis des résultats futurs de nos décisions présentes, et en soupçonnant généralement les transactions d’être malhonnêtes. Cet article propose une clarification conceptuelle des différentes formes de confiance et une analyse de leurs fonctions dans les sociétés modernes.

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