Des phares-etoiles aux feux-eclairs

Les paradigmes de la signalisation maritime française au xixe iècle
Par Vincent Guigueno
Français

Dans bon nombre d’ouvrages consacrés à l’histoire des phares, les appareils lenticulaires d’Augustin Fresnel sont au commencement d’une ère nouvelle de la signalisation maritime. L’étude du milieu scientifique dans lequel travaille Fresnel révèle que la construction du réseau français cristallise au début du XIXe siècle un ensemble de savoirs partagés par les marins, les savants et les ingénieurs. En effet, la Commission des phares, chargée sous l’Empire puis la Restauration d’élaborer un programme national d’éclairage, pense la frontière maritime comme un système céleste maîtrisé. On racontera comment elle a dessiné une carte idéale des côtes de France en empruntant les objets et les mots de l’astronomie. Ce paradigme des « phares-étoiles » sera le socle qui déterminera pendant soixante ans la politique française de signalisation maritime. On soulignera les caractères originaux de cette politique par rapport à un modèle anglo-saxon plus pragmatique. A la fin du XIXe siècle, l’apparition de nouveaux systèmes techniques, en particulier les feux électriques, recomposera le maillage du littoral autour d’un nouveau paradigme : le feu-éclair.

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