Autonomie et négativité de l'art

Dossier : Revisiter Adorno
L'actualité de l'esthétique d'Adorno et les points aveugles de sa philosophie de la musique
Par Albrecht Wellmer, Olivier Voirol
Français

Résumé

Les concepts de négativité et de critique sont centraux pour Adorno : ils renvoient à ce qui déborde la réalité factuelle en préservant la possibilité d’une société autre. Son esthétique explicite une idée de l’art comme débordement de « ce qui est », y compris de l’art lui-même. Simultanément, l’art est aussi fait social, il incorpore un élément historique. C’est en refusant la contrainte de l’empirique - et non pas en y abdiquant - que ce dernier est présent sous forme sublimée dans les œuvres. Adorno privilégiait la seule musique capable d’incarner cette négativité en exprimant des expériences de bonheur : celle issue des expérimentations des avant-gardes, en marge du système totalisant de l’industrie culturelle abîmant toute négativité. Cette fixation sur ce type de musique, vue comme la seule assurant la négativité, a enfermé Adorno dans une certaine tradition musicale en le rendant insensible aux innovations subversives et aux expériences d’écoute collective au sein de la musique pop.

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