« La contribution du spectateur »

Dossier : Revisiter Adorno
Sur les limites des activités du regardeur moderne
Par Christian Ruby
Français

Résumé

En puisant dans les analyses de Th. W. Adorno concernant le spectateur et ses rapports avec l’œuvre d’art, cet article esquisse d’abord un double questionnement. D’une part, celui de savoir comment le philosophe se rapporte au spectateur-contemplateur classique, naturalisé et figé par le type d’autonomie de l’art élaboré par Immanuel Kant. D’autre part, celui de comprendre pourquoi Adorno affirme que le spectateur réifié dans l’art classique par ses règles constitutives facilite le déploiement des industries culturelles. Ceci montré, il débouche sur une troisième perspective. Qu’en est-il alors de l’art moderne qu’Adorno loue pour ses pratiques participatives ? Cette participation favorise-t-elle ou non la critique du poids des industries culturelles sur les consciences ? Sur ce plan, les réponses d’Adorno ne nous semblent pas convaincantes. Il échoue nous semble-t-il à donner corps à une pratique de l’émancipation, laquelle ne se contenterait pas de pousser chacun de nous à se réapproprier la culture mais se proposerait de réveiller en chacun de nouvelles capacités à lutter pour son émancipation.

Voir l'article sur Cairn.info