Dialectique du vide et du plein dans la construction de l'ordre étatique au Cameroun

Dossier : Varia
Réflexions à partir de la question des voies de communication
Par Joseph Keutcheu
Français

L’objet du présent article est d’intégrer dans une question politologique classique la construction de l’ordre étatique, un objet généralement relégué au simple statut d’infrastructure de communication. Envisagées dans la perspective de Karl Deutsch, les voies de communication sont des objets qui font sens dans la construction de l’État au Cameroun. Le lien entre circulation et intégration politique permet de renverser la vision enchanteresse de l’État et de mettre fin à l’utilisation substantialiste, naturaliste et fixiste du concept d’État camerounais brandi par beaucoup comme un totem ou répété d’une manière compulsive comme une évidence sans que l’on puisse définir clairement son contenu, ses fonctions ni même son existence. Il s’agit donc d’étendre la compréhension de l’État au-delà de ses référents classiques (élites, partis politiques, institutions politiques...) qui seuls ne suffisent plus. La réflexion sur l’intégration politique s’opère ainsi à partir des questions plus pratiques de la circulation, de la construction des voies de communication et de l’intégration physique du territoire. Et on découvre que la tendance à la dichotomie entre espaces « territorialisation étatique dure » et espaces « territorialisation étatique molle » entraîne l’éclatement circonstanciel du « nous » camerounais et le bricolage de la construction de l’État-nation au Cameroun.

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