« Goût de liberté » et self-quantification

Dossier : L’internet des classes populaires
Perceptions et appropriations des technologies de self-tracking dans les milieux modestes
Par Faustine Régnier
Français

À partir d’un corpus de 50 entretiens semi-directifs menés en milieu modeste, l’article expose une analyse des perceptions et appropriations des outils de self-quantification « Alimentation/Activité physique » dans les catégories populaires. L’article souligne une adhésion limitée à l’usage des outils de self-tracking en milieu modeste et, s’appuyant sur l’examen d’une « fracture numérique », il met en évidence les facteurs de réticence ou d’adhésion à l’usage des nouvelles technologies de self-quantification. Celles-ci engagent un rapport à l’alimentation et au temps qui entre en discordance avec l’existence, en milieu populaire, d’un goût de liberté qui échappe aux contraintes quotidiennes, lesquelles conduisent à une mise à distance de la démarche d’auto-mesure. Analysant la tension entre les craintes liées aux dispositifs de traçage et les espoirs d’autonomisation, l’article met enfin en évidence pour quelle fraction des catégories populaires les outils de self-tracking constituent un vecteur d’émancipation.

Mots-clés

  • self-quantification
  • self-tracking
  • catégories modestes
  • goût de liberté
  • intégration sociale
  • fracture numérique
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