Quand un réseau confirme une place sociale

Dossier : L’internet des classes populaires
L’usage de Facebook par des adolescents de milieu populaire
Par Irène Bastard
Français

Est-ce que Facebook sert à développer un capital social ? Cette question est abordée ici à partir des pratiques des adolescents de milieu populaire, rencontrés lors d’interventions en classe et d’entretiens individuels. Le point de départ consiste à envisager la construction du capital social à l’âge du web, c’est-à-dire avec un univers de contenus et de relations accessibles sans l’initiation des parents et sans contrainte géographique. Malgré cette utopique ouverture, on constate que l’enchevêtrement de relations hétérogènes, de la famille aux « ex », et la publicisation des interactions associées sur le mur conduit à risquer de « se faire afficher » et incite les adolescents à activer les liens forts plus que les rencontres. De même, les contenus partagés sur Facebook s’homogénéisent pour signifier ses liens aux pairs, la curiosité ne pouvant se déployer qu’adossée à une passion. La plateforme referme donc les possibilités d’explorations et d’expérimentations nécessaires à l’adolescence pour confirmer une place sociale, à travers les affinités et la convergence des goûts.

Mots-clés

  • réseaux sociaux
  • réseaux socio-numériques
  • pratiques juvéniles
  • Facebook
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