Témoigner (virtuellement) sa solidarité aux victimes

Dossier - Garder les morts vivants
Les usages d’un dispositif informatique en gare d’Atocha après l’attentat du 11 mars 2004 à Madrid
Par Gérôme Truc
Français

Trois mois après l’attentat du 11 mars 2004 à Madrid, un dispositif informatique relié à un site internet fut installé dans les gares frappées par les terroristes afin de recueillir les messages de condoléances et de solidarité destinés aux victimes. Visant à transposer sur un plan virtuel les mémoriaux populaires qui s’étaient formés dans ces gares, il resta en place trois ans. Fondé sur plusieurs centaines d’heures d’observation menée dans la gare d’Atocha au cours de cette période, cet article rend compte des usages de ce dispositif qui reste à ce jour inédit. Il montre en particulier en quoi ils peuvent être analysés à la fois comme des actes d’écriture collectifs et des rituels de solidarité. Cette analyse permet ainsi de mettre en perspective le contenu des messages enregistrés via ce dispositif en même temps qu’elle peut se lire comme une contribution plus générale à l’étude des pratiques mémorielles post-attentats.

Mots-clés

  • réactions post-attentats
  • expression d’émotions
  • pratiques mémorielles
  • actes d’écriture
  • rituels de solidarité
  • dispositif informatique
  • sociologie des usages
  • espace public
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