Le smartphone au service de la coordination informelle dans les casses automobiles d’Abidjan

Dossier - Le mobile et ses usages en Afrique subsaharienne
Par Jean-Marc Josset, N’da Philippe N’Guessan, Alain Rallet
Français

Les organisations internationales (BIT, Banque mondiale) et les politiques publiques dans les pays en développement fondent de grands espoirs sur la numérisation pour formaliser et ainsi rendre plus efficaces des économies qui sont à dominante informelle. L’article soumet cette thèse à la critique en examinant l’utilisation du numérique, en fait des téléphones et des smartphones, dans la coordination entre les acteurs économiques d’une filière dynamique de la Côte d’Ivoire, celle de la vente de pièces détachées d’automobile. L’article définit tout d’abord les concepts d’informalité, de formalisation et de numérisation qu’il utilise et précise leurs rapports. Puis la démarche ethnographique mobilisée est justifiée et présentée ainsi que le terrain d’enquête, les casses automobiles d’Abidjan. L’analyse des relations entre les acteurs économiques et du rôle qu’y jouent les smartphones est ensuite menée à l’aide des verbatims de l’enquête. Enfin, l’article commente et discute les principaux résultats. Le principal est que les outils numériques utilisés tendent à renforcer les interactions informelles tout en favorisant une forme de formalisation ne s’inscrivant pas dans les dispositifs de codification et d’enregistrement étatiques des transactions.

  • informalité
  • numérisation
  • smartphone
  • formalisation
  • Afrique
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