Qu’est-ce que la glocalisation ?

Dossier : Globalisation de la culture
Par Victor Roudometof, Sarah-Louise Raillard
Français

Cet article offre un aperçu des principales interprétations de la « glocalisation » telles qu’élaborées dans la littérature anglophone. Le discours scientifique sur la glocalisation rassemble des perspectives venant de disciplines et de programmes de recherches fort distincts. Outre la perspective géographique qui traite la glocalisation comme un niveau d’analyse intermédiaire dans une hiérarchie spatiale allant du local au global, le concept s’est inscrit dans plusieurs perspectives : la perspective culturelle, la perspective capitaliste, la perspective de la société-monde et la perspective cosmopolite. Dans la théorie de la globalisation culturelle de Robertson, la glocalisation est considérée comme un troisième niveau, hybride, entre le local et le global, tandis que selon le modèle de « grobalisation » de Ritzer, la glocalisation est la forme adoptée par le capitalisme afin d’intégrer la diversité culturelle. Dans la théorie de la société-monde et de la gouvernance globale, la glocalisation devient un moyen pour « traduire » les concepts et les pratiques dans des contextes culturels locaux. La glocalisation se manifeste également, bien qu’implicitement, dans plusieurs des processus qui constituent la cosmopolitisation de Beck. Enfin, Roudometof suggère d’établir une distinction analytique entre la glocalisation (comme réfraction des ondes globales à travers le local) et la globalisation. Cet article vise ainsi à clarifier l’usage d’un concept polysémique et particulièrement usité dans les travaux portant sur la globalisation de la culture.

  • glocalisation
  • globalisation
  • culture
  • théorie
  • modernité
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