Les agents de la globalisation éditoriale

Dossier : Globalisation de la culture
Stratégies de conquête et de résistance
Par Gisèle Sapiro, Tristan Leperlier
Français

La globalisation du marché du livre a été opérée en bonne partie par une catégorie d’intermédiaires : les agents littéraires. Les tendances à l’isomorphisme au pôle le plus professionnalisé du marché mondial du livre tiennent à l’imitation par concurrence et à la diffusion de normes professionnelles. La domination éditoriale états-uniennes est allée de pair avec la domination des agences littéraires anglophones et la hausse de la part des traductions de l’anglais. Mais les mécanismes conduisant à l’isomorphisme sont contrés par des logiques de différenciation, comme le montre l’enquête par entretiens menée auprès d’agents de dix pays. Aussi cette homogénéisation autour des normes anglo-américaines s’est-elle accompagnée d’un processus d’hybridation et de diversification, confrontant deux acceptions de la notion de « diversité », ethnique et culturelle. Cette situation de domination multiforme a contraint les acteurs dominés ou en perte de vitesse à réorienter leurs stratégies. Des agences étatiques ont adapté ces normes, comme l’agence israélienne et la French Publishers Agency, évoquées à côté de deux agences indépendantes, Astier-Pécher et Raya, misant sur des écrivains des périphéries.

  • globalisation
  • agents littéraires
  • sociologie de l’édition
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