À la recherche de résonance

Dossier : Résonance et communication
Un diagnostic de la modernité numérique
Par Martin Altmeyer, Olivier Voirol
Français

L’article esquisse un diagnostic de la société médiatique effrénée sans préjuger d’une pathologie préconçue et en défendant la génération internet contre une critique condescendante de la modernité. Il revient tout d’abord sur le XXe siècle, au cours duquel le caractère social est passé de la personnalité neurasthénique à la personnalité autoritaire, jusqu’au type narcissique de socialisation. Plusieurs diagnostics de l’époque s’affrontent dès le début du XXIe siècle dans le discours sur la relation de l’individu à la société, les thèses les plus influentes sur discours psychanalytique étant celles de la « fatigue du moi » d’Alain Ehrenberg et de l’accélération d’Hartmut Rosa, pour lesquelles la maladie typique de l’époque actuelle est la dépression. Une critique virulente de la modernité évoque l’anéantissement d’un sujet soumis à l’emprise sans limites de la manipulation dans le « totalitarisme numérique ». À la différence de ce pessimisme culturel, l’auteur examine ici, à l’aune d’une psychanalyse sociale appliquée, l’émergence de l’inédit et du nouveau dans le monde médiatique digitalisé et globalisé : un changement structurel du public qui démocratise le narcissisme médiatique ainsi qu’un changement structurel de la psyché contemporaine. Un modèle d’identité notoire se dégage ainsi dans la société médiatique, qu’on peut rapporter à une conception de l’identité inscrite dans le développement psychique résumée par la formule « je suis vu, donc je suis ! ».

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