L'affaire Williams : un exercice de sociologie de la connaissance scientifique

Par Kathleen Jordan, Michael Lynch
Français

Résumé

En 1991, dans le procès criminel « New Jersey contre Williams », de nouvelles méthodes d'identification du sang du suspect furent utilisées. Selon la législation en vigueur aux Etats-Unis à l'époque, une audience préliminaire fut organisée afin de déterminer l'admissibilité des preuves issues des procédés d'identification par l'ADN. L'accusation "fit appel à neuf témoins considérés comme spécialistes dans les domaines scientifiques concernés. Tous ont témoigné en faveur des techniques utilisées, du fait qu'elles sont généralement acceptées scientifiquement et que, en l'occurence, elles ont été utilisées de façon correcte. L'avocat de la défense a cherché à réfuter ces affirmations, qui ne seraient que le témoignage de spécialistes « intéressés », et a suggéré l'existence de « contingences » liées à la réalisation de ces techniques. L'auteur constate que cette affaire a généré des formes caractéristiques d'argumentation de la « sociologie de la connaissance ». Par conséquent, on pourrait dire que la sociologie de la connaissance est déjà un trait réflexif des situations décrites par les sociologues. Les modes explicatifs et les lignes de rupture associés avec la sociologie de la connaissance scientifique constituent donc une « machine » generative avant d'être appropriés dans un but analytique par des sociologues professionnels.

Voir l'article sur Persée