A travers la présentation d'un prédicateur musulman, cheikh Shaarawi, immensément célèbre dans le monde arabe et, au-delà, dans les pays d'islam, cet article propose d'observer quelques effets de l'introduction, dans ces sociétés, des nouvelles technologies de l'information et de la communication, désormais utilisées dans tous les domaines de la vie publique, y compris par conséquent ceux qui relèvent de la sphère religieuse. Sans conteste possible, le destin hors du commun de ce prédicateur musulman n'aurait pu être le même sans la révolution technologique qui allait transformer le discours religieux et plus encore les modalités de sa diffusion. Le premier, cheikh Shaarawi aura su fournir aux nouveaux publics des médias modernes un produit (religieux) global, décliné selon les spécificités de chaque branche des industries culturelles modernes. Les dernières décennies, marquées par l'empreinte de cheikh Shaarawi, décédé en 1998, ont vu ainsi le monde arabe quitter l'âge de « l'islam vocal » pour entrer dans celui de « l'islam télévisuel » avant d'aborder aujourd'hui celui de « l'islam électronique ».