Militantisme en réseau

Militantisme en réseau
n° 181, 2013/5 - 228 pages

La littérature consacrée aux usages d'Internet et des réseaux sociaux dans les mouvements sociaux s'est considérablement étendue avec les révolutions arabes et les mouvements démocratiques qui ont marqué le début des années 2010. Un débat animé et teinté de déterminisme technologique s'est développé sur l'ampleur du rôle des réseaux sociaux dans ces mouvements qui ont parfois été qualifiés de « révolutions 2.0 » (Ghonim, 2012). Trois ans après le début de cette vague de mobilisations, trois constats s'imposent. En premier lieu, l'usage d'internet n'a pas conduit à une domination des actions et mouvements virtuels qui auraient pris le pas sur les mobilisations dans « l'espace physique ». Au contraire, depuis 2011, l'occupation d'espaces publics urbains et, en particulier, de places symboliques, est au coeur de ces mouvements. Deuxièmement, alors qu'internet est un espace virtuel global, les usages des réseaux sociaux par les activistes ont davantage contribué à construire des mouvements nationaux, voire locaux. Troisièmement, les réseaux sociaux et internet n'ont pas remplacé les mass media. C'est quand ils se sont articulés à ces derniers que les media alternatifs militants ont eu le plus large écho. Ces constats ne conduisent pas à minimiser l'impact des nouvelles technologies et des réseaux sociaux sur les acteurs et les sociétés contemporains, ils invitent à décentrer le regard pour le porter sur l'intersection et l'articulation de l'action en ligne et hors ligne, de la participation sur internet et sur les places.

Dossier : Militantisme en réseau

Varia

Notes de lecture

Pages 205 à 217