De la rareté artificielle à l’offre pléthorique

Par Philippe Barbet, Patrick Maigron
Français

La mise à disposition, donc l’offre, des noms de domaine de premier niveau sur le réseau Internet est assurée, depuis 1998 et de manière monopolistique, par une organisation internationale de droit privé : l’ICANN. Celle-ci a longtemps pratiqué une politique très restrictive et n’a permis la création que d’un nombre très limité de ces extensions. Cette rareté artificielle a conduit, nous le montrons dans une première partie, à la domination d’une des extensions proposées : le « .com », ainsi qu’à la création d’une rente pour la firme qui gère cette extension : Verisign. À la suite de nombreuses critiques, l’ICANN a annoncé en 2008 sa décision de multiplier les possibilités de création de nouvelles extensions et ce mouvement de libéralisation a effectivement commencé à la fin de l’année 2013. Dans une seconde partie, nous examinons les arguments économiques échangés dans la période qui a précédé la décision prise par l’ICANN et notamment la possibilité réelle de réduire la position dominante du « .com » et de Verisign. Enfin, dans une troisième partie, nous détaillons les modalités de création de ce nouveau marché des noms de domaine et faisons un certain nombre d’hypothèses pour le futur.