Les migrants connectés
T.I.C., Mobilités et migrations
Les évolutions récentes du phénomène migratoire montrent que les parcours des migrants d’aujourd’hui passent aussi, et parfois bien avant d’investir le parcours physique, par les territoires numériques. L’un des changements majeurs intervenu depuis les années 1980 dans le domaine des diasporas tient à la multiplication des communautés en dispersion dans l’espace physique et à leurs nouvelles formes de regroupement, d’action, d’occupation et de contrôle dans les territoires numériques.
Jusqu’à récemment, la définition du migrant faisait référence à une série de ruptures et d’oppositions inhérentes à son destin comme un principe organisateur de toute une réflexion théorique sur les populations en mouvement : mobile/immobile, ni là-bas/ni ici, absent/présent, etc. Ces concepts tiennent difficilement dans un monde marqué par une mobilité généralisée et par une amplification sans précédent de la communication. Le déraciné, en tant que figure paradigmatique du monde migrant s’éloigne et fait place à une autre figure, encore mal définie : celle d’un migrant qui se déplace et fait appel à des alliances à l’extérieur de son groupe d’appartenance, sans pour autant se détacher de son réseau social d’origine. Équipé en téléphone mobile, Internet, etc., ce migrant connecté s’inscrit dans une « modernité liquide » et pourrait étendre ses racines partout.
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