Les « dispositifs de confiance » dans l'espace public

Par Louis Quéré
Français

Le problème sur lequel se penche cet article concerne le passage de la confiance interpersonnelle à la confiance dans les institutions et à la confiance entre concitoyens anonymes. Ces deux cas obligent à réexaminer les fondements cognitifs de la confiance, puisque dans le premier il ne s’agit plus de connaissance de personnes, et dans le second les interactions s’établissent entre des personnes qui ne se connaissent pas. Deux théories, qui se veulent cognitive, celle de R. Hardin et celle de C. Offe, sont prises en compte. L’article leur emprunte beaucoup, mais s’oppose à la conclusion à laquelle elles aboutissent : il n’y a pas, selon elles, de sens à parler de confiance dans les institutions. D’où la tentative, dans cet article, pour soutenir l’idée que la confiance dans les institutions est un phénomène tout à fait spécifique, et que l’on peut en rendre compte si l’on réussit d’un côté à bien analyser les mécanismes de la « déférence », de l’autre à lui trouver un appui dans l’espace public. La publicité, qui n’est pas la transparence, a en effet un pouvoir intrinsèque de faire naître la confiance dans le domaine de la politique et des institutions, si elle est étayée sur des dispositifs adéquats, en l’occurrence des « dispositifs de confiance ».

Voir l'article sur Cairn.info