Cet article consiste à penser la réception des séries policières du côté des poli- ciers, dans une profession tournée vers le secret mais omniprésente dans la fiction. Fondé sur une enquête ethnographique de trois mois dans la police urbaine, il démontre l’attitude ambivalente des « publics policiers » devant le miroir médiatique. Dans une très large mesure, celui-ci est accusé de ternir la réputation de la police, et plus encore d’engendrer une confusion généralisée sur le statut, le pouvoir et la mission de ses membres. Cependant, quand elles entrent en résonance avec leurs expériences professionnelles, les séries poli- cières peuvent servir de point d’ancrage pour la constitution des identités au travail.