La traduction des échantillons biologiques : une amplification de la vie privée ?

Varia
Par Martin Dufresne, Dominique Robert
Français

Résumé

Cette contribution porte sur l’articulation entre la vie privée et la justice criminelle. Nous nous intéressons à l’enquête policière et à sa mobilisation de la technologie d’identification génétique. Il est courant de concevoir la vie privée en tant qu’attribut de l’individu qui précèderait la vie sociale, telle une substance que chacun possède et qu’il faut préserver. Vu ainsi, l’avènement de la technologie d’identification génétique dans la justice criminelle paraît être une force d’érosion de la vie privée. Or, inspirés de la sociologie de la traduction, nous suggérons de reconsidérer cette lecture de l’innovation technologique. À partir d’une enquête de terrain menée au Canada, nous avons retracé le parcours suivi par les substances biologiques, de leur prélèvement à leur transformation en profil génétique. Nous soutenons qu’il est possible et heuristique de voir la vie privée en tant que production socio-technique contingente. Cette conception nous permet de sortir, en partie, des impasses du paradigme dominant de la vie privée et d’un constructivisme relativiste.

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