Portrait de l’agitateur américain

Dossier : L’Internet des droites extrêmes
Par Leo Löwenthal, Norbert Guterman, Elsa Gimenez, Olivier Voirol
Français

À partir d’une étude des techniques développées par les activistes d’extrême droite aux États-Unis au milieu des années 1940, les auteurs s’attachent à saisir en détail les ressorts rhétoriques employés par ces agitateurs pour constituer leurs audiences. Ce faisant, ils dégagent les traits d’une expression politique attachée aux logiques fascistes : l’agitation. Se nourrissant du malaise social dont elle fait son fonds de commerce, l’agitation mobilise un catalogue de griefs incitant ses destinataires à des émotions destructrices : la méfiance, la dépendance, l’exclusion, l’anxiété et le désillusionnement. À la différence du militantisme réformiste ou révolutionnaire, elle ne vise pas un réel changement social mais incite ses destinataires à diriger leurs colères contre des cibles personnifiées tout en se complaisant dans un statu quo social, économique et politique.

Mots-clés

  • agitation
  • malaise social
  • émotions
  • fascisme
  • rhétorique
  • action collective
  • militantisme
  • communication politique
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