« Il faut du fun et le côté un peu cinéphile »

Dossier : Le cinéma fait-il son cinéma ?
Quand les institutions aident les salles indépendantes à séduire le public jeune
Par Tomas Legon
Français

Cet article propose l’étude d’un dispositif initié en 2013 par la Région Rhône-Alpes, qui vise à aider les salles de cinéma indépendantes du territoire à séduire un public jeune non captif.
À travers l’analyse des objectifs du dispositif et des moyens d’action choisis en fonction du public ciblé, il s’agit d’interroger les ressorts sociologiques de l’action culturelle contemporaine en matière de cinéma. Nous verrons ainsi que derrière des catégories indigènes qui se veulent souvent horizontales, neutres ou universelles (« qualité », « diversité », « curiosité »…), on retrouve le partage de croyances en l’existence de hiérarchies verticales du cinéma (des œuvres, des modes de diffusion, etc.) comme des rapports au cinéma (des manières de voir ou évaluer les films, par exemple), qui sont socialement situés. L’article entend cependant monter en généralité. Le dispositif étudié est en effet un exemple, parmi d’autres, du fait que l’éclectisme éclairé est la déclinaison contemporaine du modèle cultivé à diffuser aux catégories de la population que l’on considère comme les plus exposées aux tentatives hégémoniques des acteurs du champ de production élargi, dotés du pouvoir économique. La transformation des pratiques cinématographiques juvéniles est au croisement de ces enjeux de politique culturelle et de luttes internes au champ cinématographique.

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