Splendeurs et misères d’une start-up d’État
Qui a tué la start-up d’État Mes-aides ? Le récit met en évidence, dans les coulisses de la modernisation de l’État français, un décès sans coupable ni bain de sang : l’avènement grandiose et la chute d’une forme inédite de gouvernementalité numérique, nommée « gouvernementalité bêta », attachée à un simulateur de droits sociaux en ligne. Cet objet technique qui pourrait sembler ennuyeux et de faible teneur politique a été, pendant plus de cinq ans, le sujet d’une dispute inédite, opposant les acteurs de la modernisation de l’État à ceux des politiques sociales, sur les moyens et la finalité de la lutte contre le non-recours aux droits et prestations sociales. À l’issue d’une enquête auprès des concepteurs de l’application, je suggère d’appréhender cet échec à la lumière de la temporalisation des dispositifs de l’action publique et d’une divergence sur le degré de clarté de l’énonciation administrative, qui permettent d’élucider quelques-unes des difficultés de la modernisation de l’État.
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