Les usages de la « japonité »

Dossier : Globalisation de la culture
Enquête sur les intermédiaires culturels des mangas en France
Par Olivier Vanhée
Français

Cet article appréhende la globalisation culturelle à partir d’une enquête sociologique sur la réception des mangas en France, des années 1970 aux années 2010. En s’appuyant sur l’analyse d’un corpus d’archives et sur des entretiens approfondis avec des acteurs qui ont contribué à la fabrication, à la circulation et à la valorisation des mangas, il montre comment ces intermédiaires culturels, amateurs et professionnels, ont façonné (ou occulté) la « japonité » de ce type de bien symbolique et il analyse les usages variables de « l’origine » culturelle et nationale des mangas. Deux périodes contrastées sont distinguées : la première voit coexister une approche érudite de la bande dessinée japonaise « adulte » et une occultation des marqueurs de l’ancrage national des séries d’animation télévisée des émissions jeunesse, tandis que, à partir des années 1990, la japonité des mangas se trouve fortement investie et déclinée diversement selon les publics visés et selon les habitudes culturelles des intermédiaires qui façonnent l’offre française de mangas, sous forme de volumes imprimés, de contenus numériques et de discours d’accompagnement. L’article éclaire ainsi les médiations en jeu dans la fabrication et la perception des mangas en France, et la différenciation générationnelle et sociale des appropriations du manga et du Japon.

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