Technicisation des registres de vote et participation matérielle au Cameroun

Varia
Par Georges Macaire Eyenga
Français

Les réflexions sur la biométrie électorale en Afrique ont eu sur cette technologie un regard critique soulignant les logiques de son adoption à l’échelle du continent et les limites de sa mise en œuvre dans les processus électoraux. Le présent texte poursuit cette histoire des techniques, mais en décentrant la focale d’analyse sur la technicisation et la participation matérielle dont cette technologie est porteuse. À partir d’une étude menée à Yaoundé auprès d’Elections Cameroon, le texte analyse la manière dont la biométrie utilisée pour la constitution d’un registre de vote sécurisé et fiable, a été investie comme un mode d’engagement sur la question démocratique. Ce faisant, il s’inscrit au sein du « tournant matériel » pour saisir les qualités politiques de la biométrie, sa construction sociale et son rôle en tant que participant notable à l’utopie démocratique. L’analyse s’ancre dans les travaux de Noortje Marres sur les modalités contemporaines de la participation qui, au-delà d’informer les citoyens des problèmes publics, s’oriente de plus en plus vers une transformation des pratiques matérielles de la vie quotidienne. Il ressort de cette étude que, loin d’être une condition préalable de la démocratie, la biométrie électorale est perçue par certains acteurs comme une « technologie d’engagement » dont l’agence lui permet de s’assembler aux autres technologies de participation pour rendre agile les opérations d’enregistrement des électeurs et résoudre certaines controverses liées à l’organisation d’élections libres et transparentes.

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