Une direction des systèmes d’information en « transformation agile »

Prélude. Premières réflexions sur les méthodes agiles
Le pouvoir des informaticiens et ses limites
Par Pascal Ughetto
Français

Les principes et méthodes agiles ont connu un grand succès qui a conduit des directions d’entreprises, à partir des années 2010, à vouloir les intégrer dans des programmes de transformation des modes de fonctionnement internes. On parle parfois de transformation agile. La nouvelle mode managériale a pour particularité de tenter d’intégrer dans une régulation de contrôle ce qui se présente d’abord comme une régulation professionnelle profondément inscrite dans le métier de développeur. Les cadres de gestion de projet, en matière de développement de logiciels, sont le cœur du débat ouvert par le manifeste agile mais ce sont des cadres partagés avec d’autres acteurs de ces projets, comme les directions financières. L’article étudie le cas d’une direction des systèmes d’information qui réussit d’autant mieux son appropriation des méthodes agiles qu’elle s’y est engagée en toute autonomie. Plus encore, l’activité même conduit les individus à pratiquer une veille constante, à explorer et à se constituer par eux-mêmes une doctrine, des méthodes et des outils de gestion de projet légitimes. Les limites sont moins le maintien de logiques hiérarchiques que la contradiction avec une gouvernance des projets en termes de contrôle de gestion qui demeure profondément classique et témoigne de la difficulté durable des informaticiens à transformer les normes organisationnelles de gestion des projets.

Mots clés :

  • agile, agilité
  • développeurs
  • direction des systèmes d’information
  • gestion de projet
  • mode managériale
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