Dans cet article, l'auteur montre l'intérêt de la notion de réseau socio-technique pour décrire et analyser la dynamique des interactions stratégiques qui s'établissent entre laboratoire de recherche académique et firmes industrielles. S 'appuyant sur une analyse critique des apports conceptuels de la « nouvelle économie des sciences » il démontre que les degrés de rivalité, d'exclusivisme et de généralité des connaissances doivent être mis en relation avec la forme des réseaux et les stratégies des agents, pour offrir une vision réaliste des rapports entre science et marché. L'une des distinctions essentielles soulignées par l'article est celle entre, d'un côté, réseaux « émergents » où les identités, les intérêts et les compétences sont le résultat de traductions provisoires et expérimentales et, de l'autre côté, réseaux « consolidés » où l'action est programmable, tandis que les identités et les compétences sont stabilisées et fortement semblables ou complémentaires. L'auteur suggère enfin des modalités nouvelles d'action des pouvoirs publics afin que les réseaux d'innovation puissent s'étendre et les savoirs circuler.